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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 11:00

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Question:

 

Les médecins interviennent dans les cas d’obstruction des veines du cou depuis des années. Je ne comprends pas la controverse qui entoure aujourd’hui ce type d’intervention, qu’elle soit ou non reconnue scientifiquement efficace pour les personnes atteintes de SP. Et si elle peut aider ces dernières, tant mieux!

 

Réponse:

 

Il est exact que les médecins pratiquent des interventions chirurgicales artérielles depuis des années, mais les interventions sur les veines sont une tout autre chose. L’anatomie et la structure des artères sont bien connues, et les bienfaits des interventions artérielles ont été démontrés dans le cadre d’essais cliniques. On en sait beaucoup moins à propos des veines, entre autres sur ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Il n’existe donc pas de critère reconnu d’anomalie veineuse. Qui plus est, on ne connaît pas encore les meilleures techniques d’examen des veines. Les méthodes d’évaluation sont nombreuses, mais les études en cours visent à mettre au jour les meilleurs moyens de révéler les anomalies. Les extenseurs (endoprothèses vasculaires) sont utilisés pour débloquer les artères, lesquelles rétrécissent avec le temps, faisant en sorte que ces dispositifs ne peuvent pas se déplacer. Mais les veines ont plutôt tendance à se distendre au fil du temps. C’est pourquoi l’insertion d’extenseurs dans les veines s’est révélée dangereuse par le passé. Cette intervention a donc été largement interdite, même si certains centres de l’Inde et d’autres pays y recourent encore.

La situation est encore plus nébuleuse que ce qu’on diffuse dans les médias. Le Dr Zamboni a déclaré que toutes les personnes atteintes de SP présentaient une obstruction veineuse et que les personnes non atteintes de SP n’en présentaient pas. Or la vaste étude menée à Buffalo a permis de constater la présence d’une telle obstruction chez la moitié seulement des personnes atteintes de SP, mais également chez une personne non atteinte de SP sur quatre et chez près de la moitié des personnes atteintes d’une autre maladie neurologique. Ces données portent à croire que l’obstruction veineuse n’est pas spécifique à la SP et qu’elle peut être très répandue. Une étude plus récente effectuée en Angleterre a révélé qu’un petit nombre de personnes atteintes de SP présentait une anomalie de la circulation sanguine dans les veines cervicales. Les auteurs en ont conclu que l’hypothèse reliant une obstruction veineuse à la SP reposait sur des bases fragiles.

Je me rends compte que toutes ces données peuvent porter à confusion pour une personne qui cherche à prendre une décision dans les circonstances actuelles. Voilà pourquoi il est impératif de concevoir et de mener des essais cliniques comparatifs rigoureux, à répartition aléatoire, afin d’obtenir de bonnes réponses à nos questions. Certaines études en cours ont un double but: voir si les anomalies des veines cervicales sont spécifiques à la SP et déterminer les meilleures méthodes de détection de ces anomalies. Un essai clinique sur les bienfaits d’un traitement de l’obstruction veineuse chez les personnes atteintes de SP s’étalerait sur des années. Je comprends très bien qu’une aussi longue période soit une source de frustration pour ces personnes, mais c’est la meilleure façon d’obtenir de bonnes réponses à nos questions.

Je vous donne un exemple: il y a de nombreuses années, on a cru qu’un traitement était efficace pour 90% des personnes atteintes de SP, et tout le monde le demandait. (Le Dr Zamboni a constaté une amélioration chez seulement le tiers (33 %) de ses patients, au bout de 18 mois.) On a quand même entrepris un long essai sur ce traitement efficace à 90% d’après un excellent médecin spécialisé en SP. Ce fut le premier essai à répartition aléatoire mené auprès de personnes atteintes de SP, et ses résultats ont montré que le traitement en question n’était pas plus efficace que le placebo.

Le système de soins de santé est conçu pour mettre à la disposition de la population les traitements qui, selon les données probantes d’essais cliniques à répartition aléatoire, sont bénéfiques, sûrs et efficients. Or le traitement chirurgical de l’obstruction veineuse cervicale n’a encore répondu à aucun de ces critères. Les gens se précipitent vers une intervention qui n’a pas été soumise à des études rigoureuses et ne satisfait pas aux normes fixées par le système de soins de santé actuel.

Vous ne donneriez jamais à votre enfant un médicament dont les bienfaits et l’innocuité n’auraient pas été vérifiés dans le cadre d’essais rigoureux, à répartition aléatoire.

Le système de soins de santé n’a pas les moyens d’offrir des traitements non conformes aux normes d’efficacité et d’innocuité établies. Plus de 250 traitements de la SP sont préconisés sur Internet, dont un grand nombre peut soi-disant guérir la maladie. L’hypothèse du Dr Zamboni est intéressante et digne de respect. Elle justifie la mise en œuvre d’études rigoureuses sur ses bienfaits éventuels pour les personnes atteintes de SP. Cependant, il faut respecter les critères existants, qui servent à évaluer les bienfaits réels des traitements et l’effet placebo ainsi qu’à cerner les erreurs d’observation. Je comprends très bien la frustration des gens face au temps que de telles études prennent, mais c’est un passage obligé.

Nous avons employé des traitements inefficaces en médicine durant des milliers d’années parce que nous croyions en eux, sans qu’ils aient fait l’objet d’études appropriées. Dans le cas de la SP, nous avons recouru avec enthousiasme à des thérapies pendant des décennies parce que personne ne mettait en doute le bien-fondé de traitements aussi merveilleux.

Il est probable qu’on entendra parler, l’an prochain, d’un autre traitement miraculeux de la SP. Mais il faudra en vérifier l’efficacité, comme on doit le faire pour tous les traitements proposés. Le processus d’examen du traitement de l’obstruction des veines cervicales est amorcé. Il permettra de mieux comprendre cette intervention et de voir quelle place elle pourrait occuper dans la prise en charge de la SP.

 

8/27/2010

Source: Société Canadienne de la SP

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Avec autorisation de diffusion de la

 

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